Fernando Alonso avant les 24H du Mans: "Profiter de chaque seconde"
Le pilote McLaren a le même objectif que Toyota : gagner Le Mans !
- Publié le 15-06-2018 à 08h32
- Mis à jour le 15-06-2018 à 08h33
Le pilote McLaren a le même objectif que Toyota : gagner Le Mans !
C’est clairement le pilote le plus sollicité et le plus entouré du paddock. Au point que les organisateurs lui ont prévu des gardes du corps. Comme pour son compatriote Rafael Nadal, l’autre star espagnole attendue samedi pour donner le départ de cette 86e édition. "La plus grande différence entre la F1 et l’endurance ? C’est le temps que je mets pour aller du stand à la toilette", sourit un Fernando Alonso se prêtant volontiers au jeu, découvrant avec enthousiasme cette "épreuve mythique que je suivais à la télé quand j’étais gamin".
"J’ai été invité à donner le départ en 2014 à l’époque où j’étais pilote Ferrari. Et je me suis dit que je voulais absolument disputer cette incroyable course un jour. Et nous y voilà. Ce n’est donc pas parce que cela marche moins fort pour moi en F1. Ce n’est pas un plan B. C’était une véritable envie. La course, c’est toute ma vie. J’adore cela."
En endurance, tout est nouveau et tout est beau pour le Matador heureux de sortir de la routine de 17 années de GP.
"Aux vérifications techniques, j’ai retrouvé l’ambiance d’Indianapolis. Malgré la pluie, il y avait des milliers de fans, là à un mètre de nous. C’est la vraie vie. Et on me dit que cela va être encore plus fou lors de la parade des pilotes de ce vendredi. J’ai hâte. Je veux profiter de chaque seconde, en piste mais aussi en dehors."
Sur un circuit de 13 km où l’on dépasse les 340 km/h dans les Hunaudières. Pas de quoi effrayer l’Asturien.
"C’est moins dangereux tout de même qu’Indianapolis. OK, cela va vite, il y a des grosses différences de vitesses, mais le trafic est plus facile à gérer ici avec les lignes droites qu’à Spa par exemple. C’est de l’endurance, pas du sprint. Et puis on se sent plus protégé dans un proto que dans une monoplace."
L’objectif pour ce week-end est très clair : "Pour mes premières 24 h, je serais déjà très heureux si je monte sur le podium. Mais Toyota essaie depuis 30 ans. Ils veulent absolument la victoire cette année. On va tenter de rouler vite sans prendre de risque. C’est vraiment une course d’équipe. Il faut avoir 100 % confiance dans ses équipiers. On est le team Toyota et chaque membre sera content si un proto monte sur la plus haute marche dimanche, peu importe que ce soit la n°7 ou la n°8."
Une mentalité bien différente de la F1. "Oui, en GP votre équipier est votre premier rival. Ici ce sont vos alliés."
Double champion du monde, Fernando Alonso rêve aujourd’hui de triple couronne. Pas d’un troisième titre en F1 devenu illusoire, mais bien de succès aux 24H du Mans et aux 500 Miles d’Indianapolis, en plus de ses victoires à Monaco.
"Personne n’a jamais remporté ces trois championnats ", lâche-t-il. Cela signifie-t-il qu’en cas de sacre en WEC au terme du championnat 2018-2019, il pourrait tenter d’être champion en Indy ?
"Non, je n’ai pas dit cela, disait l’Espagnol en souriant. Mais c’est pour dire comme il s’agit de disciplines fortement différentes. Il y a trois challenges pour moi lors de cette Super Saison en Endurance : deux fois Le Mans et le titre en WEC. Combien je peux en remporter ? Un, deux, trois ? On verra déjà dimanche…"
Un triomphe dès son coup d’essai pourrait-il changer son futur ? "Non…"
Il se murmure pourtant qu’il pourrait abandonner la F1 dont il se lasse faute de résultats et d’une monoplace compétitive pour s’aligner dès l’an prochain en Indy Car avec McLaren et Andretti ? "Je me déciderai après l’été. Mais j’ai un contrat sur plusieurs années avec McLaren."
Il n’a pas dit en F1. McLaren qui, elle, a déjà remporté la triple couronne avec des succès à Monaco, Indianapolis et au Mans où elle s’apprête à revenir en force à partir de 2020. Avec Fernando Alonso ? C’est tout à fait possible…
O.d.W.